Après Paris, la lutte continue pour le climat

19 décembre 2015

Après Paris, la lutte continue pour le climat

À peine sorti de deux semaines intenses de négociations des Nations Unies et de mobilisations citoyennes à Paris, nous abordons maintenant la phase la plus critique de notre initiative.
Les pays de la planète ont, en principe, convenu d’agir à l’échelle du globe mais sans engagement clair sur les moyens et les délais qui conduiront à l’abandon des combustibles fossiles.
Pour concrétiser cette transition, nous devons nous organiser pour laisser le charbon, le pétrole et le gaz sous terre et accélérer une transition juste vers une énergie 100 % renouvelable. Nous n’avons donc pas de temps à perdre.
Cette mobilisation ne ressemblera à aucune autre action de notre mouvement
Notre objectif est de mobiliser davantage de citoyens autour de cette initiative et d’organiser des actions qui iront plus loin pour faire tomber l’industrie des combustibles fossiles, dans les arcanes du pouvoir comme sur les sites d’extraction.
Cette mobilisation mondiale de milliers de personnes viendra s’appuyer sur les nombreuses batailles contre les oléoducs, les terminaux de charbon et les puits de fracturation hydraulique qui sont actuellement menées dans le monde. Elle viendra prolonger les efforts du mouvement du désinvestissement pour saper la légitimité de l’industrie des combustibles fossiles.
Elle montrera également à cette industrie qu’elle est en bout de course : les peuples sont opposés à ses activités.
L’exemple le plus frappant est cette mobilisation des citoyens engagés au Nigéria qui ont fait émerger l’idée de laisser les combustibles fossiles sous terre en passant par les communautés défendant leurs terres de l’extraction de charbon aux Philippines et les associations du secteur olivier opposées à des centrales à charbon géantes en Turquie.
Nous nous mobiliserons ensemble pour que les peuples de partout puissent se coordonner et se fédérer pour montrer que ce n’est plus simplement un combat local : c’est un combat pour la survie collective.
Un accord sur le climat a été adopté ce dimanche en clôture de la COP21. Si cet accord de Paris est historique car il a réussi pour la première fois à fédérer 196 pays autour d’un objectif commun, il ne suffira pas à sauver le climat, ni les populations du Sud qui en sont le plus impactées.
Cet accord est une étape majeure – mais cette étape n’est pas une fin en soi. Notre objectif, c’est une planète juste et vivable.
Même s’il est suivi à la lettre, l’accord laisse bien trop de gens exposés à la violence de la montée du niveau de la mer, aux tempêtes et à des sècheresses marquées. Il contient trop de vides juridiques qui pourraient empêcher une vraie action. Et cela, en dépit des efforts héroïques des dirigeants des pays et communautés vulnérables qui se sont battus pour avoir un accord basé sur l’état des connaissances scientifiques.
Mais les entreprises exploitant du charbon, du pétrole et du gaz ne devraient pas crier victoire. Pour rester sous 2°C il faut laisser 80% des combustibles fossiles sous terre, et pour atteindre 1.5°C, encore plus. Et les pays doivent revenir à la table des négociations tous les 5 ans pour revoir leurs ambitions à la hausse.
L’accord de Paris n’est pas le fin mot de l’histoire, juste la fin d’un chapitre. Maintenant, il ne tient qu’à nous de renforcer ses promesses, de nous assurer qu’elles soient tenues, et d’accélérer la transition vers une énergie 100% renouvelable.

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