Le parc de Virunga et menaces des combustibles

22 avril 2016

Le parc de Virunga et menaces des combustibles

Depuis 1990, plusieurs conflits violents ont été alimentés par l’exploitation des ressources naturelles. En fait, des études récentes suggèrent qu’au cours des soixante dernières années au moins quarante pourcent (40%) de l’ensemble des conflits interétatiques présentent un lien avec les ressources naturelles. Des guerres civiles, telles que celle du Libéria, ont été centrées sur des ressources de « grande valeur » comme le bois, les diamants, l’or, les minéraux et le pétrole. Étant donné que la population mondiale continue de croître, et la demande en ressources continue d’augmenter, il existe un potentiel significatif pour que les conflits portant sur les ressources naturelles s’intensifient dans les décennies à venir. En outre, les conséquences sur l’exploitation du pétrole et la gestion du revenu pourraient aggraver les tensions existantes et générer là aussi des conflits.

Bien qu’exploité depuis les années 1960, sur la côte atlantique, le pétrole de la RDC est une ressource naturelle qui est restée dans l’ombre des richesses minières et à laquelle le gouvernement congolais n’a jamais prêté beaucoup d’attention. Mais, depuis quelques années, sous l’effet de la frénésie d’exploration qui s’est emparée de l’Afrique1, le secteur pétrolier sort de l’ombre et la RDC fait l’objet d’un intérêt renouvelé de la part des compagnies pétrolières.

Pour mener notre réflexion, cet article abordera les parties traitant respectivement des questions ci-après :

1. Enjeux globaux de l’énergie depuis le 11 septembre 2001. Ces enjeux se focalisent sur la nécessité des États-Unis, de diversifier leur approvisionnement en pétrole pour moins dépendre des pays du golf.

2. Ressources sur un espace transfrontalier (RDC – Ouganda). Cette dimension transfrontalière implique l’importance d’accords conjoints signés entre les deux pays à Ngurdoto, visant l’amélioration de la coopération dans le même domaine d’exploration et d’exploitation mais qui a abouti à des désaccords suite au contexte particulier de la méfiance.

3. Dimension politique basée sur la gouvernance et la transparence. Les données sont traitées pour montrer la façon dont l’État congolais a signé les contrats avec les différentes sociétés, les législations et le code minier ainsi que la gestion du revenu de la production dont la restitution des 40% aux provinces.

4. Dimension environnementale : le point de vue de l’Unesco, celui des habitants du parc et la dégradation de la biodiversité de ce patrimoine mondial.

5. Implications locales et rivalités interethniques : cet aspect aussi important, nous montre le risque que cette exploitation aggrave les conflits (qualifiées de haut risque) entre zones de production et d’autres territoires et entre les ethnies ;

6. Les capacités économiques et financières sur une région instable. Le Kivu qui est une région instable va se constituer en 3 pôles économiques et financiers en dehors du Katanga et de Kinshasa. Cette explosion de la richesse risque de bouleverser la géopolitique interne du pays.

7. Enfin, minerais de l’Est de la RDC, un besoin de plus en plus stratégique.

Le Kivu et l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) étant fragiles, on a besoin de consolider les rapports entre États, entre État central et Provinces, État et population, et entre groupes ethniques, etc. L’exploitation du pétrole permet – elle cette consolidation?

extrait tiré du texte de François LAYINGA

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