Combinaison santé, pollution et combustibles

22 avril 2016

Combinaison santé, pollution et combustibles

e parc des Virunga est le plus ancien parc national de la RDC et d’Afrique. Il est riche par sa faune et sa flore, s’étend sur 790.000 ha et présente une diversité d’habitats incomparables, allant des marécages et des steppes jusqu’aux neiges éternelles du Ruwenzori, à plus de 5.000 m d’altitudes, en passant par les plaines de lave et les savanes sur les pentes des volcans. Quant au pétrole congolais, il sera produit aux prix des larmes et du risque de la disparition de 200 espèces des mammifères dont plus d’un quart de la population mondiale des gorilles, 700 espèces d’oiseaux, près de 2.000 plantes dont 10% endémiques à cette zone, donc la perte du statut de patrimoine mondial de l’humanité du parc National des Virunga qui fait du vaste bassin forestier dénommé « le bassin du Congo ».
Si les plantes de l’immense massif forestier donnent du bois de chauffage, bois d’œuvre et matériaux de construction, des médicaments et des aliments, les animaux apportent quant à eux, des nutriments (énergie) par l’alimentation et sont également une source importante de revenu grâce à l’écotourisme de loisir. Les espèces rares et endémiques comme l’okapi, le rhinocéros blanc, l’éléphant, les gorilles de montagne et de plaine/autres grands singes anthropoïdes dont le Bonobo et le chimpanzé, le paon congolais, etc. sont des ressources à très haute valeur scientifique et écologique. Ces animaux devraient créer des richesses réelles par l’écotourisme et par la recherche scientifique. Les activités pétrolières dans ce parc entrent en conflit avec la loi forestière qui interdit toute activité humaine dans les aires protégées. Dans ces conditions, le risque est grand que le Lac Édouard, qui héberge de nombreuses espèces animales, florales et halieutiques soit pollué.

Selon Marc Schmitz, « les ressources minières sont qualifiées de conflits écologiques  » ou de « conflits verts » et définies comme toutes ces situations explosives qui peuvent aller de l’émeute locale jusqu’au conflit international en passant par l’insurrection, la répression ou la guerre civile, et qui ont comme particularité d’être directement liées au changement de l’environnement. La route qui mène vers les conflits verts passe donc par la rareté des ressources et les atteintes à l’environnement52.

L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, l’ICCN, est le gestionnaire des aires protégées en RDC, il s’emploie à réduire les risques multiples qui menacent le parc national. Le braconnage, l’agriculture abusive, la pêche illicite et destructive dans le lac Édouard, la destruction des forêts par la carbonisation et la présence d’une dizaine de groupes armés sont déjà dans le collimateur de cet institut. Les forages supplémentaires dans les domaines protégés pourraient causer des dommages tels que la « réduction des pressions (subsidence) et par la suite des inondations pendant la saison pluvieuse », les déversements de pétrole et ainsi que l’eau et les produits chimiques toxiques utilisés pour le forage. José Endundo, l’ancien ministre de l’environnement, s’était montré ferme dans son communiqué de presse du 17 mars 2011 dans lequel, il suspendait toutes les activités de prospection pétrolière dans le parc des Virunga avant qu’une évaluation environnementale stratégique, exhaustive ne soit faite.

L’ICCN veut faire renaître le tourisme dans le parc national des Virunga. Selon lui, les revenus liés aux gorilles des montagnes au Rwanda sont actuellement de l’ordre de 15 millions de $ par an53. Le parc des Virunga pourrait générer autant, voire plus avec toute sa gamme d’attractions touristiques. Ainsi, pour inciter plus de touristes à venir, l’ICCN veut faire du site de Chanzu (une ancienne localité occupée par les rebelles du M23), un site touristique avec un musée de l’histoire de la guerre de l’Est de la RDC. Quelques stratégies ont été montées telles que :

La vision holistique pour la préservation de la biodiversité ;

La gestion participative avec les communautés riveraines ;

Le renforcement d’un partenariat au niveau central (cococongo) et aux sites (cocosi).

Pendant que ce plan est mis en place, mardi le 15 avril 2014, le patron de l’ICCN au Nord Kivu et conservateur du parc des Virunga, Emmanuel De Mérode d’origine Belge, a été attaqué dans la localité de Rwanza à 30 Km au nord de Goma. Ce dernier quittait Goma pour la base de l’ICCN à Rumangobo, dans le territoire de Rutshuru, quand il a été la cible d’une embuscade aux environs de 17 heures54. Le parc national des Virunga fait les frais des hommes armés, qui créent l’insécurité. Selon les analyses, les premières enquêtes ont été ouvertes par l’ICCN pour connaître les circonstances de cette attaque et déterminer s’il existe un lien entre cette agression et le dossier de la société soco qui souhaite exploiter le pétrole dans ce parc.

Étiquettes
Partagez

Commentaires